Après une fin d’hiver pluvieuse, le retour des beaux jours marque le retour de nos vaches au pâturage. Un nouvel environnement et une nouvelle alimentation pour elles – qui passeront désormais une grande partie de leur temps dans les prés – qui impliquent une nouvelle organisation pour nos éleveurs. Parmi eux, Emmanuel, installé en Mayenne, à la tête d’un troupeau de 40 vaches laitières de race normande. Rencontre avec ce jeune éleveur Mon BB Lait, pour mieux comprendre ce que le pâturage implique.

Quand est-ce que tes vaches sont-elles retournées au pâturage ?

« Ici nous avions encore de la pluie jusqu’à la fin du mois de mars. Elles ont donc pu sortir à partir d’avril. Jusqu’à la fin octobre elles auront donc un accès libre jour et nuit au pâturage ».

Et pourquoi ne restent-elles pas dehors toute l’année ?

« C’est d’abord une question de bien-être. L’hiver lorsqu’il fait trop froid, et l’été lorsqu’il fait trop chaud, on voit bien que d’elles-mêmes elles préfèrent rentrer dans l’étable. Au printemps et en automne, les températures sont plus douces et idéales pour elles à l’extérieur.

Ensuite, il faut savoir que l’herbe ne pousse pas toute l’année. Nos vaches ont donc besoin d’une alimentation complémentaire, distribuée en bâtiment.

Et puis, lorsqu’il y a trop de pluie, les pâturages sont abimés, notamment à cause de la boue provoquée par le piétinement des vaches. Il n’y a donc plus assez d’herbe pour que les vaches puissent manger dehors. »

Au printemps, l’herbe des pâturages est riche et dense. Une bonne raison supplémentaire de sortir prendre l’air pour nos vaches !

Elles pourraient donc rester en bâtiment toute l’année. Pourquoi avoir fait le choix du pâturage ?

« Lorsque j’ai repris l’exploitation où je suis installé, j’ai souhaité conserver le fonctionnement en pâturage qui était déjà pratiqué. C’est un mode de production qui correspond bien à ma façon de faire et de voir les choses. Et c’est surtout un système particulièrement bien adapté à la race de mes vaches ! On voit bien qu’elles peuvent exprimer leur comportement naturel dans les champs : elles ont de l’espace pour bouger, de l’herbe à ruminer et où s’allonger, des arbres où s’abriter et se frotter… Preuve de leur bonne santé : j’ai très peu de frais de vétérinaire.

Ici les vaches sortent entre 200 et 220 jours en moyenne chaque année. Nous respectons ainsi amplement les 150 jours de pâturages du cahier des charges Mon BB Lait. Une démarche complètement en adéquation avec les pratiques que nous avions déjà, et qui permet de les valoriser ».

Finalement, avec le pâturage, le travail est plus facile pour les éleveurs ? Car les vaches n’ont qu’à sortir manger l’herbe…

« La période des pâturages coïncide avec la période des semis et des récoltes, où nous préparons donc l’alimentation de nos vaches pour tout le reste de l’année. Ce n’est donc pas le même travail car nous n’avons effectivement plus à préparer leurs rations d’aliments plusieurs fois par jour, mais nous avons des journées autrement bien remplies : dans les champs sur les tracteurs, dans les silos pour stocker l’alimentation, ou encore dans le bureau pour gérer les achats.

Et puis, nous fonctionnons ici en pâturage tournant. Cela signifie que 2 fois par jour les vaches ont accès à une nouvelle parcelle d’environ 3 500 m². Il faut donc préparer ces parcelles, s’assurer des accès à l’eau, et leur ouvrir pour qu’elles puissent y accéder librement. Le pâturage tournant permet ainsi aux vaches de ruminer une herbe fraiche, et aux pâturages de mieux se renouveler. »